2000 fois AUTOhebdo

L’événement est assez rare pour être souligné, il y a quelques jours j’ai acheté AUTOhebdo. Le 2000ème sorti en kiosque. Ce magazine, c’est avant tout une madeleine de Proust pour moi, car force est d’avouer que cela fait bien longtemps que je ne le lis plus (le dernier acheté en kiosque a été un spécial Gilles Villeneuve en 2008, avant bien sûr le HS sur Ayrton Senna paru l’an dernier). J’ai pourtant longtemps été un lecteur extrêmement fidèle, dévoué et même abonné, de 1989 à 1997. A l’époque, ce magazine et ses journalistes ont largement contribué, à leur façon, à mon envie de devenir un jour journaliste.

Une histoire personnelle

C’est durant l’été 1989 que j’achète pour la première fois « l’hebdo », que j’avais pris l’habitude de feuilleter en librairie. J’ai alors 14 ans, je suis passionné de F1 depuis déjà plusieurs années et fan d’un certain Nigel Mansell. Quasiment chaque semaine, AUTOhebdo me fait alors rêver, m’informe comme jamais sur ma discipline et mes champions préférés, mais me fait également découvrir (ô révélation) la course aux États-Unis, les rallyes, les courses d’endurance et de supertourisme, tout un monde qui me fascine toujours aujourd’hui.

Rapidement abonné, les signatures du journal me deviennent vite familières (la plupart y sévissent encore 25 ans plus tard !). Lycéen, j’écris même un courrier, resté malheureusement sans réponse, à Patrick Camus. En 1993, de passage à Paris, j’en profite pour me rendre sans prévenir à Saint-Cloud et sonner à la porte de la rédaction. J’y suis accueilli très gentiment par Philippe Carles et Christian Courtel qui me font alors visiter les lieux et répondent à toutes mes questions. Trois ans plus tard, c’est en qualité d’étudiant à l’ESJ que je me rends à nouveau dans les locaux du journal. Christian Courtel, encore lui, me consacre alors deux long entretiens dans le cadre d’un mémoire que je rédige à l’occasion des 20 ans du magazine. Qu’il en soit, une nouvelle fois, remercié.

Puis les temps changent. A la fin des années 90 je découvre la presse britannique (Autosport, F1 Racing, Motor Sport) et me passionne pour ses meilleures plumes (Peter Windsor, Nigel Roebuck). AUTOhebdo me glisse alors peu à peu des mains.

Enfin, des années plus tard, j’ai eu la chance de discuter longuement et passionnément avec quelques vaillants pionniers ayant participer, de près ou de loin, au lancement du magazine. Qu’ils sachent que je me suis nourri de leurs anecdotes avec délectation !

Un casting 5 étoiles

Pour en revenir à ce numéro 2000, que sa couverture très moche (ah si !) ne vous rebute pas car il s’agit là d’un numéro formidable, à conserver précieusement, fort de nombreux témoignages émouvants.

On y retrouve pêle-mêle l’hommage de Philippe Séclier au premier rédac’ chef de l’Hebdo Etienne Moity, les débuts dans le métier du photographe émérite Bernard Asset, un flashback sur un test inoubliable réalisé par Pierre-François Rousselot, la nostalgie des présentations de F1 grandiloquentes d’antan évoquée par Patrick Camus, l’émouvant souvenir de Bob Wollek signé Jean-Marc Teissedre, l’adieu au « King » Richard Petty par Christian Courtel, une rencontre marquante avec Mario Andretti par Jean-Michel Desnoues, le souvenir de la victoire de Jacques Villeneuve aux 500 Miles d’Indianapolis 1995 par Eric Briquet, les exploits de Soheil Ayari à Macao par Jean-Luc Taillade, le rallye Hong Kong-Pékin par Michel Lizin et les valeurs d’Henri Pescarolo vues par Romain Bernard.

Au sommaire de ce numéro exceptionnel figurent également les interviews de champions qui ont écrits quelques-unes des plus belles pages de l’histoire du magazine (passionnants Niki Lauda, Jean Todt, Alain Prost, Tom Kristensen, Didier Auriol et Sébatien Loeb).

Le site officiel d’AUTOhebdo.

David Bénard

Journaliste vie numérique et mobilité, j'ai la tête à Indianapolis, le coeur à Nantes et le reste en Île-de-France...